日本で クリスマス と新年
(Nihonde kurisumasu to shin'nen)
NOEL
Qui ne sait pas ce qu’est
Noël ? C’est tout simplement une fête religieuse, chrétienne, saluant
chaque année la naissance de Jésus. Plus récemment, Noël est devenue une fête
bling bling et commerciale, qui dépasse de loin les frontière de la religion et
la foi, le plus souvent lors d’un partage convivial en famille d’un bon repas
et de cadeaux autour d’un sapin. La légende du Père Noël a vu le jour…
Mais qu’en est-il au
Japon ?
En japonais, Noël se
dit : « クリスマス » (Christmas) et joyeux Noël :
« メリークリスマス » (Merry Christmas).
Il y a très peu de
chrétien au Japon (1% de la population, le reste étant shintoïste et
bouddhiste) et pourtant Noël y est bien célébré… Les arbres lumineux dans les
rues, des cérémonies, des décorations (guirlandes et boules), des couleurs, des
lumières, marché de Noël (importé de France) bref la magie et le romantisme, le
tout ……. purement commercial.
Il s’agit en effet, plus
d’offrir des cadeaux aux jeunes enfants que de fêter la nativité. Les cadeaux
au pied du sapin ? que nenni, les parents déposent le ou les cadeaux sur
le lit des enfants ou à côté. De plus il n’y a pas d’échange de cadeaux puisque
seuls les enfants en âge de croire au Père Noël en reçoivent ! Pas question
de faire la fête trop longtemps, contrairement à chez nous, le 25 décembre
n’est pas férié, les salariés travaillent et les enfants vont à l’école, tous
les magasins sont ouverts.
Côté repas, quand nous on
mange de la dinde, eux mange du poulet, pour le grand bonheur de la chaîne de
restaurants KFC, puisqu’elle fournit à beaucoup de famille leur repas de
Noël ! Et bien sûr, ils mangent le fraisier japonais, traditionnel gâteau
de noël avec des fraises et, et, et beaucoup de chantilly, un délice !
Plus
qu’une fête , le 24 décembre est tout autre chose pour les jeunes japonais, il
s’agit de la fête des amoureux, un peu notre Saint Valentin. C’est souvent ce
soir là, que les amoureux se déclarent leur flamme ou se retrouve en couple
dans un bon restaurant.
NOUVEL AN
あけまして おめでとう ございます
Depuis
1873, le Japon célèbre son nouvel an le 1er janvier.
A
l’origine, le roi de Jade organisa un concours entre les animaux, promettant un
prix spécial aux 12 premiers animaux arrivant à son palais… Le chat et le rat,
bon ami décidèrent d’y aller ensemble. Il fut convenu que le rat réveille le
chat le matin du départ.
Au
petit matin, le rat parti en laissant dormir le chat. Il croisa le bœuf et lui
demanda s’il pouvait partager un bout de chemin sur son dos, ce dernier bien
gentil accepta. Au moment d’arriver, le rat bondit de la tête du bœuf et
remporta la première place. Le bœuf fut classé second, vient ensuite, le tigre,
le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, le mouton, le singe, le coq, le
chien et le cochon. Le chat est arrivé trop tard, bien fâché, ce qui fait
qu’aujourd’hui le chat et le rat sont les pires ennemis.
C’est
ainsi que virent le jour, les 12 signes du zodiaques chinois et japonais, à
chaque année correspondant son animal. Voilà pourquoi 2012 est l’année du dragon
et que 2013 sera celle du serpent.
Au
delà de ces légendes, le nouvel japonais répond comme toute fête japonaise à
des rites bien précis auxquels nous avons pu avec mon mari participer à Tokyo
dans une famille japonaise en 2011-2012.
Tout
d’abord le 31 décembre, après nous être ressourcés dans des parcs zen, calmes
et encore tout colorés de feuille d’automne, nos hôtes nous ont faussés
compagnie, nous laissant profiter de la journée dans Tokyo. Pendant ce temps,
eux s’activaient à la maison à faire le grand nettoyage annuel, ainsi que la
préparation des plats du nouvel an (les femmes préparent les plats à l’avance
et les conservent dans des sortes de boite à bento appelée Jûbako, prévues à
cet effet, ce sont les Osechi-ryôri). Les maison sont décorées d’Ikebana, les
portes sont flanquées de Kadomatsu (objet en paille de riz).
Tous
les magasins ferment de bonne heures (vers 18h) pour laisser aux employés le
temps d’aller fêter en famille ce nouvel an. Nous sommes donc rentrés.
Le
soir, nous avons partagé avec nos hôtes les traditionnelles Soba (appelé Kake
qui signifie dette, en effet toutes les dettes de l’année doivent être soldées,
ces nouilles très longues, ne doivent pas être coupées car elles symbolisent la
longévité), des mochi (responsable de nombreux étouffement chaque année). A
minuit, nous sommes allés dans un temple bouddhiste afin d’écouter les 108
coups de cloches symbolisant les pêchés de la religion. Nous nous sommes
souhaité la bonne année : « Akemashite omedetô gozaimasu »
(« あけまして おめでとう ございます »). Couché de bonne heure (1h30) pour
cause de travail des hommes le lendemain (même si traditionnellement les jours
qui suivent le nouvel an sont fériés), nous nous sommes réveillés vers 10h
(sans le traditionnel accueil au 1er soleil levant).
A
midi nous avons partagé le repas du nouvel an qui commence par une cérémonie
d’offrande dans le Tokonoma de la maison surmonté d’un Shimenawa (autel
shintoiste) avec du sake chaud (on se tourne vers le soleil, on soulève l’autel
au dessus de sa tête 3 fois, puis on s’incline 3 fois, avant de déguster le
sake en 3 fois sans terminer le bol). Ensuite la maîtresse de maison, nous sert
un petit quelque chose à manger.
Vient
ensuite le repas et les festivités, composées de petites fritures de poissons,
de datemaki, d’omelette sucrée, de crevettes, de quenelles, d’œufs de hareng,
de poissons séchés et légumes japonais : lotus, konnyaku, namasu (carotte
et navets macérés). Tout ce qu’on mange ce jour là a une signification
longévité, fécondité, bonheur,… Ce repas fut mouvementé, car nous avons eu le
droit au 1er tremblement de terre de l’année (de degré 7, ressenti 4
à Tokyo).
Nous
nous sommes ensuite rendu dans un petit sanctuaire pour la 1ere prière de
l’année (plus d’100.000.000 de personnes sont attendu au sanctuaire de Meiji).
Nous avons attendu longtemps dans le froid, le calme et l’organisation
japonaise imparable. Nous y avons fait une offrande (financière), nous avons
prié, puis nous avons dégusté quelques yakitori avant de rentre visite à la famille
de nos hôtes comme le veut la tradition, nous y avons partagé un bon repas et
avons été reçu comme des princes avec photo de famille,...
Il
est de coutume de remettre au enfant uniquement des étrennes dans une petite
enveloppe.
Le 3
janvier nous sommes allés assister au discours de l’empereur, moment très
intense en émotion.
Vous pouvez retrouver cet article et bien d'autres plus intéressants les uns que les autres (recettes de cuisine, bento, bricolage, ...) sur le journal n°6 de bentoaddict... qui vient de sortir !
Vraiment très intéressant, ton article, merci ! Ca devait être génial d'assister à un nouvel an si différent du nôtre.
RépondreSupprimerTu peux même pas t'imaginer comme c'était super d'être accueilli dans une famille japonaise, de rentre visite aux parents, de rencontrer les enfants et les petits enfants.... Nous n'avions plus envi de repartir, on se sentait comme faisant partie de la famille... Par contre faut pas s'imaginer faire du tourisme en cette période, tout est fermé... même s'il y a du monde partout !
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